FA NGOUM ET LA RECONQUETE DES TERRES NATALES

RETOUR DE FA-NGOUM A XIENG-DONG XIENG-THONG

Aucun document n’a indiqué la date exacte du départ de Fa-Ngoum de la Cour d’Angkor. Le « Phongsavadan Lao » de Maha Sila Viravongs (op. cité, p. 49) la situe en 1349. Le Nithan Khoun Bourôm Rajathirath (op. cité, pp. 39 et suivantes), le Phongsavadan Lao (Maha Sila Viravongs, op. cité, pp. 50 et suivantes) et l’Histoire du Lan Xang Hom Khao (A. Pavie, op. cité, pp. 17 et suivantes) à quelques détails près, relatent ainsi qu’il suit les diverses étapes de son retour au Laos Quand, en 1349, Fa-Ngoum arriva à Pak-Kop (Pak Kop : Pak Nam Si et Nam Mun à Oubon (Thailande).), le Chaomuong Phagna Phromathat, lui barra le chemin. Fa-Ngoum le tua sur la tête même de son éléphant. après quoi il occupa le Muong et le divisa en plusieurs districts dont il confia l’administration à Phagna Pak Kop, Phagna Koun Son, Phagna Kham Kèng, Phagna Don Dèng, Phagna chanh Hom, Phagna Ay et Phagna Phroma That. Puis, ayant fixé leur impôt en éléphants, esclaves et or, il fit recruter de nouvelles unités pour augmenter son armée et continua sa route vers le nord.

2.- Le deuxième Muong qui lui résista fut le Muong Kabong (Kabong : Muong Khottaboun, Muong Lao de Thaket, à l’Ouest de That Phanom (cf. Maha Sila Viravongs, op. cité, anoe. 1, p.50.). administré par un Chao muong appelé Phra Ped Bo. Phra Ped Bo était un nom transmis de père en fils, depuis les temps anciens ou un ancêtre de la famille, Chao muong de Kabong, avait une fille qui se noya en prenant son bain dans le fleuve. Comme on lui rapporta du fond de l’eau une statuette au lieu du corps de l’infortunée qu’on avait vainement recherchée, la statuette fut considérée comme dieu protecteur du Muong, on l’appela Phra Ped Bo. Tous les descendants de la famille héritèrent de ce nom ( Le Nithan Khoun Bourôm et la traduction d’A. Pavie appellent le Chao Muong est appelé par le nom de Phagna Nanthasene.).
Marchant donc à la rencontre de Fa-Ngoum, le Chao muong Phra Ped Bo de Kabong montait sur un éléphant, mais à la vue de l’armée de Fa-Ngoum qui avançait silèncieusement, il fut saisi de terreur et s’enfuit sans livrer combat. Fa-Ngoun put toutefois le faire arrêter et le faire noyer. Il donna dès lors l’administration du Muong de Kabong au jeune frère du mort, en lui imposant un tribut annuel de 100 esclaves, 100 éléphants, 200 pièces de soie écrue et deux pahn d’or.

3. - Le Kabong, Fa-Ngoum envoya ses troupes conquérir les Muong environnants qui lui opposèrent quelque résistance, tels que le Muong du Phagna Champathirat (qu’il tua sur le tête de son éléphant), ceux de Phagna Chim, Phagna Cham, Fhagna Don Sakhe, Phagna Nang. Phagna Soung Sôk. Les ayant tous soumis, il leur fit verser un tribut annuel consistant en fils de soie, étoffes de tenture et moustiquaires, piment, or, esclaves et éléphants.

4.- Ayant dès lors plus d’hommes et plus d’armes Fa- Ngoum se mit à réorganiser son armée avant de se diriger plus au Nord. Il quitta Kabong dès que tout fut prêt et, remontent le Mékong, arriva à Hinboun où ses troupes entrèrent sans coup férir, le Chao muong de Hinboun, Phagna Vieng, ayant auparavant pris la fuite. Mais repris plus tard par un officier de Fa-Ngoum, appelé Bakim, il fut mis à mort. Fa-Ngoum occupa alors le Muong qu’il divisa en 9 districts. L’un d’eux, Muong Chet Vieng, revint au frère du mort, tandis que les 8 restants furent confiés à Phagna Kouang Siem, Phagna Kouang Thông, Phagna Muong Louarg, Phagna Muong Mouan, Phagna Vang, Phagna Tak, Phagna Soumhone et Phagna Sapône. Et, comme les Chao muong de Pak Kop et Kabong, ces derniers eurent à payer un tribut consis-tant en soie, coton, esclaves, éléphants, tribut qui devait être mis en route le 12è mois de chaque année pour parvenir à Fa-Ngoum dans le courant du 3è mois de l’année suivante.

5.- Continuant sa route vers le nord, Fa-Ngoum arriva peu après jusqu’à Pak Sé Ding (Nain Kading). Le Chao muong du Muong Pa Nain Houng (au bord du Nain Kading), appelé Phagna Sam Khom ( Sur la carte on peut lire « Rivière SongKran », nom duquel dériverait le titre de Phagna Samkhon.), réunit 400 hommes et 500 éléphants pour combattre Fa-Ngoum. Mais, un des généraux de Fa-Ngoum Ba Chike, le vainquit et le mit à mort en le noyant à Pak Bang Bad ( Au bord du Mékong, dans la limite de Bung Kan, en face de Paksane.).

6.- A ce moment, Phagna Chet Choeung, Roi des Muong Phouan et Xieng Xhouang, envoya le Mun Louang et le Mun Kham dire de sa part à Fa-Ngoum : « Comme vous, nous sommes descendants de Khoun Bourôm; vos batailles nous sont connues, vous êtes l’aîné, de la race, disposez pour vos besoins, de nos biens, de notre armée ». A quoi, Fa-Ngoum répondit : « J’ai eu plaisir à vous entendre, merci. Que votre royaume reste en paix. je vous tiens pour mes amis et mes frères » Puis il demanda au roi Chet Choeung de lui fournir des soldats et des munitions pour aller combattre les villes qui se trouvent à la frontière vietnamienne (1351) (« Puis, il leur donna une grande quantité d’armes, d’instruments d’agriculture, de butin de toute sortes pris aux ennemis vaincus, et pour le roi Chet-Choung, son cadet, les Muong Sa et Muon en propriété absolue. Les ambassadeurs Phouan s’en allèrent très contents » (cf. A. Pavie, op. cité, p. 19.).

Nous voudrions ouvrir ici une parenthèse et citer deux autres versions sur l’intention de Fa-Ngoum à Xieng Khouang :
- une version citée par Ch. Archaimbault parue dans les Annales de l’ancien royaume de Shieng Khwang(BEFEO LIII, fasc. 2, 1967. version D, pp. 6O4, 605).
- une version de Paul. Le Boulanger dans l’Histoire du Laos français (Plon. Paris 1931, pp. 42, 43). 6a.
- Suivant la version D de Ch. Archaimbault (op. cité), au royaume de Xieng Khouang, Chao Phanihin régnait alors dans le Muong de Xieng Vang et Chao Khani Van dans le Muong Mo (au S.E. de Xieng Khouang). Le roi Kham Phong de Muong Swa ( Le futur Luang Prabang.) leva une année et attaqua Chao Phanihin en l’an 1308. Chao Phanihin avait 7 enfants Chao Nam, Chao Thêm, Chao Thiêm, Kham Nho, Chao Nan, Chao Kai, Chao Ban et Chao Pha Khu. Le roi Kham Phong réussit à vaincre Phanihin, s’empara de lui, de son épouse et de 3 de ses enfants : Chao Nain, Chao Thêm et Chao Nan. Il les emmena à Muong Swa et, après avoir fait mettre à mort Chao Nan, il s’empara de la femme de Phanihin, Nang Souang… L’un des fils de Chao Phanihin, Chao Thiêm Kham Nho, alla alors chercher refuge chez Phagna Phao, qui régnait à ce moment dans Muong Kanda (Ka) Velu (k), encore appelé « la cité à l’enceinte de bambous épineux » ( Probablement Muong Vieng Kham, qui jusqu’à présent n’à pu être localisé de façon précise. Il covient cependant de noter qu’il existe à une cinquanaine de kilomètres au nord de Vientiane, à 4 km en amont de ban Kheun sur les bord de le nam Ngum, un village appelé Vieng Kham situé justement en bordure de l’ancienne route menant à Xieng Khouang.

D’après la traduction orale, rapportée par le chef de village, Fa-Ngum s’y était arrêté avant de poursuivre son chemin sur le Luong Phouan. Cette tradition orale n’est peut-être pas dénuée de tout fondement, il existe en effet à la lisière sud du village, les ruine d’une très vieille pagode ; en surface, on a trouvé deux stèles datées l’une de 1551 A.D., l’autre de 1549 A.D., cette dernière a d’ailleurs été transféré au musée d’Arts religieux du vat phra Kèo en 1967 par les soin de Maha Sila Viravongs (pièce N° 529) ; il ne serait donc pas impossible peut-être que des fouilles permettent de découvrir des vestiges ne remontant plus simplement à Setthathirath (XVIè siècle) mais à Fa-Ngum (XIVè siècle), vestige qui pourraient confirmer la tradition orale.). ….

Quand Fa-Ngoum et son père ( Selon cette version, Phi Fa accompagne Fa-Ngum dans son exil.) arrivèrent à Muong Kanda (ka) Velu (k), Phagna Phao leur dit qu’ils étaient dans leur tort et les chassa…. Mais, Chao Thiêm Kham Nho vint trouver Fa-Ngoum et lui fit cette proposi-tion : « Si vous et votre père me placez sur le trône de Muong Phouane, je lèverai des troupes dans Muong Sieng Vong, Sieng Vang pour vous accompagner jusqu’à Xieng-Dong- Xieng-Thong ». Jamais depuis son départ du Cambodge, Fa-Ngoum n’avait essuyé pareil affront, il s’y résigna cependant. jugeant plutôt prudent de ménager ses forces en évidant un adversaire aussi redoutable.

Ce fut dans cet esprit qu’il a accueilli favorablement Chao Thiêm Kham Nho lorsque celui-ci vint le trouver et fit cette proposition. Phi Fa et Fa-Ngoum avec les renforts de Chao Thiêm Kham Nho, engagèrent un combat à l’embouchure de la Nam Ngiep et de la Nam San, remontèrent à Shieng Di-Vien-Sèn, firent ériger un palais à Lat Hhuong-Na-Pa ( ?), puis allèrent chasser Thao FaLeng (le dignitaire que Phagna Kham Phông de Muong Swa avait placé sur le trône de Muong Phouan), qu’ils remplacèrent par Thiên Kharn Nho couronné roi de Muong Phouane on l’année Tan Si 714 (1352 A.D.) en récompense de ses services.

La version D, citée par C. Archaimbault (Ibid. p. 606) précise en outre, qu’après avoir procédé à l’investiture de Thiêm Khan Nho, Fa-Ngoum, et son père demeurèrent un an à Muong Phouan auprès de leur allié. Avant leur départ, on tua un buffle dont on mangea la chair et but le sang; on fit fondre dans un creuset cinq « bia » d’or par personne. Avec ce métal, une plaque fut moulée, Fa-Ngoum tint une des extrémités de la plaque et Thiêm Kham Nho l’autre. Le dignitaire Tino Ka Nha Nhe coupa alors la plaque en deux et remit chaque moitié aux deux princes. Après un échange de serments, Kham Nho chargea un dignitaire, le Phagna Mun Na, de recruter une armée et d’accompagner Fa-Ngoum.

Fa-Ngoum prit la direction de Muong Soui et de la Nam Kan, Phi Fa celle de la Nam Ou et de la Nam Suang. En apprenant l’arrivée de son petit-fils Fa-Ngoum, Phagna Kham Phông se pendit ( Cette version est contraire à celle du Nithan Khoun Bourôm ce-dessus. C’était plutôt Phagna kham Hiao, l’oncle de Fa-Ngum, qui se pendit à l’approche de l’armée de Fa-Ngum.). Fa-Ngoum tenait alors une embuscade à son père et se fit couronner roi en 1353 ( ( Cette) « version incriminée doit logiquement être écartée au profit d’une autre qui présenta les faits sous un jour beaucoup plus favorable, c’est-à-dire plus objectivement » (cf. C. Archaimbault, Annales de l’ancien Royaume de Shieng Khwang, in BEFEO, tome LIII, fasc. 2, 167, p. 563). 6b.- La version de Paul Le Boulanger indiqua que : « Parvenus à Paksane, ils se rencontrèrent avec Thao Thiêm Kham Gno, prince héritier de Xieng-Khouang, condamné à mort par son père dont il avait, lui aussi, séduit une femme et qui, errant à l’aventure, implora leur protection. « Redoutant une alliance de Souvanna Kham Phông avec le roi du Tran Ninh (Xieng Khouang) (dont les renforts pouvaient les prendre à revers dans leur marche directe sur le Muong Swa), ils acceptèrent de soutenir le rebelle, remontèrent le Nam Ngiep, mirent le siège devant Xieng-Khouang qu’ils emportèrent d’assaut et dont le roi fut mis à mort et remplacé par Kham Gno qui se reconnut leur vassal ».

Ainsi s’acheva l’intervention de Fa-Ngoum dans la province de Xieng-Khouang. Comme on voit, les auteurs que nous avons cités relatent les faits chacun à leur façon, et nous-mêmes nous nous demandons laquelle des 3 versions est « Historiquement » véridique. En tout cas, en dégageant tout ce qui paraît tenir d’une histoire romancée. un point est clair : c’est qu’arrivé à Nam Kading, Fa-Ngoum bifurqua sans hésiter vers l’est, remonta la Nam Sane et contourna Vientiane pour prendre Xieng-Dong Xieng-Thong à revers, au lieu de suivre la vallée du Mékong comme il l’avait fait depuis son départ du Cambodge. En s’engageant dans cette voie, il avait pu, en effet, trouver du renfort en hommes et en matériel auprès d’un prince de Xieng-Khouang qu’il aida à remonter sur le trône, et pousser ainsi sa marche victorieuse sur Xieng-Dong Xieng-Thong qu’il prit, en effet, sans coup férir.

7.- « Puis, Fa-Ngoum conduisit son armée vers la Nam Nhiêp et la Nam Sam, soumit Phagna Tirat, Phagna Ang Sin et Ang Nam, dont il offrit les territoires à Chao Boun Luang (Empereur d’Annam) ( Sans doute Trân Du Tôn ( 1341-1369). Nous n’avons pas encore trouvé ce fait dans les Annales du Viet-Nam) à qui il envoya 3 messagers à cet effet. En recevant ceux-ci, Chao Boun Luang demanda : « Quel est ce Fa-Ngoum, serait-il de notre famille Bourôm ? ». On se mit à fouiller les archives et y suivre les successions depuis les origines jusqu’alors, après quoi Chao Boun Luang dit : « Si Fa-Ngoum est vraiment le descendant de Khoun Lo, nous nous partagerons les pays suivant le cours des eaux ». Il était entendu que les terres traversées par les eaux en allant vers le Lane Xang seraient Laotiennes et celles par les eaux coulant vers la mer de l’est seraient. vietnamiennes.

Cette démarcation faite, Chao Boun Luang fit présent à Fa-Ngoum de 3 moen d’or, 3 sen d’argent, beaucoup d’étoffe, de soie, d’une copie des anciens usages et chargea les 3 messagers de les remettre à Fa-Ngoum. Ainsi furent formés les Muong Mi-Lan, Koan Ki Sao, In Dan Sao et Nam Tao Kèo (dont les chefs devinrent tributaires de Fa-Ngoum). Puis, continuant sa marche, l’armée de Fa-Ngoum atteignit les champs de Na-Noi et Oy-Nou, terre natale de Khoun Lo, qu’on appelait Muong Thèng Fa Khoun ( Dien Bien Phu) où se trouvaient des mines d’or, d’argent, de fer et de pierres précieuses. Ses terres s’étendaient alors jusqu’à Nam Té (Rivière Noire) et englobaient plusieurs Muong : Muong Say, Muong Lay, Muong Kouang. Sait Silé Phong, Muong Hom, Kang Lan, Sing Va, Muong Houm, Muong Vat et Muong Koang Tong.

Pour chaque Muong, il nomma un chef, chargé de son administration et de lui envoyer des tributs annuels en or, argent, hommes, soie, ivoire, cornes de rhinocéros, tentures, armes, chevaux avec selles d’or et d’argent, outils pour travailler la terre. Il envoya de nouveau à Chao Boun Luang des mes-sagers pour lui faire le compte rendu de ce qu’il avait fait après le partage des terres, et reçut de lui cette réponse : « Três bien, vous pouvez aller maintenant vers Xieng-Dong Xieng-Thong ».

8.- Fa-Ngoum traversa ensuite le Nam Ou avec son armée, se dirigea sur Boun Tay, Boun Neua dont les chefs ont levé des gens pour le repousser. Après les avoir vaincus et tués, il envoya demander au roi de Xieng Houng ( Capital du Sipsong phanna, sur le Mékong.) : « Voulez-vous combattre ou non ? » Le Roi des Lu ( Nom des habitants du Sipsongphagna, appelés encore Lao LU) répondit : « Nous sommes frères par Khoun Bourôm et nous ne devons pas prendre les armes les uns contre les autres ». Et il offrit à Fa-Ngoum les Muong Ban Bong, Louang Kang, Boun Thaï, Boun Nheua, et lui fit dire : « Ma fille est encore trop jeune pour être votre femme; sitôt qu’elle sera en âge de se marier, je vous l’enverrai. Faites donc préparer les oreillers et les nattes ( C’est la formule contée). Il remit de plus aux envoyés de Pa-Ngoum, un sèn d’argent, 100 chevaux, des soies variées et des selles d’or et d’argent. Fa-Ngoum fut très satisfait de cette réponse, il accepta les promesses, reçut les présents et nomma un de ses officiers, Ba Kim, Ciao de Muong Khoua ( Chao : est encore un ancien titre royal, il est aujourd’hui celui des chefs de principauté et est donné aux membres de leur familles ( Annotation d’A. Pavie, op. cité, p. 21). Chao Muong Khoua : Haut dignitaire de droite.). Dès lors on appela le nouveau Chao par le nom « Khoua Kim ».

9.- Fa-Ngoum se dirigea ensuite vers Muong Ngoi ( « Muong Ngoi » dans Mission Pavie, « Moung Noyé dans Nithan Khoun Bourôm. Muong Khoua et Muong Ngoi (était de) petit centres sur le bas Nam Hou (Annotation d’A. Pavie, op. cité, p. 21). Le Phya de Muong Ngoi alla au devant de l’armée. Il demanda que sa province fût l’intermédiaire entre le royaume du Lane Xang et les régions du Nord et de l’Est, c’est-a-dire une sorte de relais pour les courriers et le tribut. Fa-Ngoun nomme Thao Liêng (Lieng : Nom d’anciens habitants de la vallée de nam Ngoi.). le Phya de Ngoi et le fit chef des Liêng sur sa demande ( Chao Liang : dans Mission pavie (op. cité, p.21).).

10.- « Enfin, descendant vers Sop-Hou, Fa-Ngoum marcha sur Xienq-Dong Xien-Thonq. Phagna Kham Hiao, jeune frère du père de Fa- Ngoum, était à ce moment, roi de Xieng-Dong Xieng- Thong. Il envoya ses troupes combattre Fa-Ngoum à Pak Ou, mais elles furent vaincues par celles de Fa-Ngoum. Pris de peur, Kham Hiao et sa femme se donnèrent la mort par le poison (« Se pendit » selon P. le boulanger (cf. Histoire du Laos Français, Paris, 1931, p. 54), laissant deux filles Nang Kèo Mahari et Nang Kèo Nong Hiao.
Le Sénat Amat ( Ensemble des dignitaire de la cour.) ayant accompli leurs funérailles, se rendit au complet devant Fa-Ngoum pour le saluer à Sop-Hou et l’inviter àmonter sur le trône de Lane Xang. Après qu’il eut fait son entrée solennelle dans Xieng-Dong Xieng-Thong, Fa-Ngoum fut élevé sur le trône avec Nang Kèo, fille du roi de Nakhone Louaug. C’était en l’année Chounla Sakarat 715 (1353 A.D.). Il était alors âgé de 37 ans. La Cour lui conféra le titre de « Phagna Fa-La Thorani Si Sattanekha Nahouk ». Toutefois cette marche vers Xieng-Dong Xieng-Thong de Fa-Ngoum a été présentée sous un autre jour dans « l’Histoire du Laos français » de P. Le Boulanger : Renforcés d’un contingent Phoueun, ils s’avancèrent vers Xieng-Dong Xieng-Thong leurs troupes avaient été scindées on 2 armées l’une sous le commandement de Fa-Ngoun s’engagea dans la vallée de Nam Khane, l’autre, confiée à Phi Fa, descendit la Nam Khane, mais ce dernier fut atteint du choléra et mourut en chemin à Hat Thoi. Arrivé à Dare Khoua, Fa-Ngoum fit sommer son grand-père, Kham Phông, d’abdiquer en sa faveur. Indigné, celui-ci se porta contre son petit-fils qu’il rencontra à Pak-Ming.

Ses troupes, battues, durent retraiter en désordre, sa capitale fut prise, et le vieux souverain « fou de honte et de douleur » se pendit en son palais de Xieng Thong » (op. cité, pp. 43, 44).. Dès qu’il eut remonté sur le trône de ses ancêtres, Fa-Ngoum songea à réorganiser son royaume. Son premier acte fut de rendre hommage à tous ceux qui s’étaient dépensés pour faire de lui ce qu’il fut. Ainsi, à coups d’ordonnance ; il nomma - Son grand-père nourricier : Sêne Muong (Sène Muong : second-Roi d’alord. Mun Luang : Premier Ministre. Le Phoun tay l’assistait pour de sud, le Phoun Neua pour le Nord du Pays (Annotation d’A. Pavie op. cité, p. 22). - Son père nourricier : Mun Louang - Ses 2 oncles nourriciers : Chao Phoun Tay et Chao Phoun Neua : - Son frère nourricier : Phagna Kasat (« Phagna Kasat « ou « Phay Passac » dans Mission Pavie Ibid). Ce dernier fut chargé du sacre des rois on lui fit une maison on bas du palais de Xieng Thong, vers la rive. Il eut de plus pour mission d’introduire auprès du Roi ceux qui venaient le voir ou ce qui lui était destiné. Le Phagna Kasat (ou Phya Passac) fut fait chef de tous les Kha, premiers habitants du pays : il se choi-sit le Lam-Lat pour second avec le titre de Mun Lat. Tous les deux étaient des Kha. Leurs fonctions existent tou-jours. On dit couramment « Kha Passac ».


[ Retour ] [ Visiter pays ]