Pour la cérémonie du "Baci" la famille prépare un grand plateau, le "Phakhouan", sur lequel on pose coupes et vases en argent décorés de fleurs qui contiennent des aliments pour le "Khouan". Le "Baci" est une cérémonie par laquelle le bon peuple lao, au milieu des sourires et des fleurs, manifeste sa joie de vivre et la générosité de son coeur. Il est organisé à toute époque de l'année. Par cette cérémonie, on formule les voeux de toutes sortes à l'enfant qui vient de naître, à la femme qui relève de couches, au malade qui vient de guérir, à l'homme qui va entreprendre un long voyage ou qui rentre dans son foyer. Il y a des "Baci" de nouvel an et de mariage, des "Baci" offerts aux haut personnage, de passage, aux amis qu'on retrouve ou aux fonctionnaires qui viennent d'obtenir une distintion honorifique: souhaits de bienvenue ou de bon voyage, de bonheur et de prospérité
Le Soukhouane – cérémonie traditionnelle
lao
Un
homme n’est au meilleur de sa forme, physiquement ou moralement, que lorsque
tous les khouanes demeurent à leur
place normale. Ces forces peuvent quitter le corps de leur propre gré et
agissent, dans ce cas, comme des esprits doués d’une volonté et non comme de
simples forces. Ils ont, alors, tendance à vagabonder et partager la vie des phi et des autres créatures peuplant
le monde surnaturel, s’exposant ainsi à bien des dangers. Ils peuvent également
quitter le corps d’un individu lorsque ce dernier tombe malade, est victime d’un
accident ou est, tout simplement, pris d’une grande peur.
Il
est donc normal, quand une personne arrive à un moment critique, ou à un point
tournant, marquant son existence ou lorsque sa vie est, ou vient d’être mise, en
danger, de faire le rituel du soukhouane afin d’assurer que le
bénéficiaire est redevenu un être complet et équilibré, apte à faire face à son
avenir. Le soukhouane est pratiqué
non seulement à l’occasion des mariages mais aussi pour donner un nom à un
nouveau-né, pour une femme venant d’accoucher, en signe de bienvenue, lors d’un
départ pour un long voyage etc.
Lorsque l’assistance s’est assise autour du ba khouane, l’officiant débute la récitation des formules rituelles par
des invocations aux Trois Joyaux (Bouddha, Dhamma, Sangha) et aux divinités
tutélaires pré-bouddhiques. Viennent, ensuite, les formules priant les khouanes de regagner leur habitat
normal, à venir profiter des offrandes :
“Venez, o khouanes bien-aimés, vous qui êtes
partis servir les (divinités) célestes,
Et
vous, qui êtes retenus dans les profondeurs de l’enfer Aveci !
Ne
demeurez pas ainsi au pays des phis
!
Ne
demeurez pas dans les monts et les bois !
Venez à la maison prendre votre part de riz sur
le plateau !
Venez à la maison prendre votre part de poisson
dans la coupe !
Venez à la maison et puisez l’eau de la cuvette
!
Venez, o khouanes demeurant dans la jungle;
méfiez-vous des phi phon !
O
khouanes qui demeurez dans les
champs, craignez que les buffles ne vous encornent !
O
khouanes qui demeurez sur les
hauteurs, craignez que les termites ne grimpent sur vous !
O
khouanes demeurant dans les arbres,
redoutez les bêtes sauvages !
Venez, o khouanes ! Lorsque vous serez parvenus
dans les champs, ne butez pas sur les touffes d’herbe !
Quand vous aurez atteint les rizières, ne vous
heurtez pas aux souches de riz ! ”
Les participants échangent entre eux des voeux
formalisés par le pratique du phuk
khen. La ligature du poignet, effectuée selon les normes rituelles, fixe
symboliquement les khouanes au
corps d’une personne dont on retire, par ce même geste, les mauvaises influences
tout en y faisant entrer les bonnes.